Lutte contre l’obésité: CMS ALPHA & OMEGA sensibilise ses patients.

La journée mondiale de lutte contre l’obésité c’était le 04 mars derniers. Au CMS ALPHA & OMEGA, les soignants sensibilisent leurs patients lors des consultations. Le contenu du message délivré avec le Dr François AGNAMA médecin en chef du centre .
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JOURNEE MONDIALE DE L’OBESITE AU CMS ALPHA OMEGA LE 04 MARS 2022

C’est quoi l’obésité?
C’est un excès de masse graisseuse pour une stature donnée résultant
d’un apport énergétique issu de l’alimentation largement supérieur aux besoins énergétiques de
l’individu concerné
Comment l’ évalue-t-on ?
Par l’indice de masse corporelle (IMC)
Pour les adultes, l’indice de masse corporelle est égal à la masse (exprimée en kilogrammes)
divisée par le carré de la taille de la personne (en mètres)
IMC=Poids( kg) / Taille 2( m) =kg/m2
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le surpoids → à un IMC [25-30] , l’obésité → à un IMC
[30 et 40] l’obésité est modérée si IMC entre [30-35] ; sévère 35-40] et massive lorsque l’IMC dépasse 40

Qu’elle est l’épidémiologie de l’obésité ?
Auparavant le surpoids et l’obésité étaient considérés comme des problèmes spécifiques aux
pays à hauts revenus, mais ils augmentent spectaculairement dans les pays disposant de
faibles ou moyens revenus, essentiellement en milieu urbain
La prévalence de l’obésité a presque triplé au niveau mondial entre 1975 et 2016.
En 2019, on estimait que 38,2 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses
En Afrique, le nombre d’enfants en surpoids ou obèses a augmenté de près de 24% depuis 2000
À l’échelle mondiale, le surpoids et l’obésité sont liés à davantage de décès que l’insuffisance pondérale
250 millions d’enfants touchés par l’obésité d’ici 2030

A quoi cela est-elle liée ?
L’augmentation des cas d’obésité est directement liée à l’évolution des modes de vie alliant :

-Un plus grand apport énergétique du fait d’un changement des habitudes alimentaires
-Une forte baisse des dépenses énergétiques du fait de l’augmentation de la sédentarité (Utilisation des
moyens de transport mécanisés, mécanisation du travail et forte augmentation du temps
d’écran) et de la régulation thermique des bâtiments (généralisation du chauffage central et de
la climatisation).
Elle peut également être influencée par des facteurs génétiques, hormonaux
ainsi que par des troubles du sommeil.
Quelles sont les causes de l’obésité ?
Processus obésogènes
Les deux grands facteurs traditionnellement impliqués dans le
développement de l’obésité sont la consommation avec apport de calories par l’alimentation et la dépense énergétique par les efforts physiques
Lorsque l’organisme reçoit plus qu’il ne dépense, il stocke une partie de l’apport, sous forme de
graisses dans le tissu adipeux
Les autres causes sont : hormonales (hyperinsulinisme), psychologiques (boulimie par
exemple), métaboliques (perturbateurs endocriniens), alimentaires (aliments nouveaux à
l’échelle historique, comme le sucre, les sodas, les jus de fruits, le chocolat, les crèmes glacées),
déstructuration des repas, grignotage, environnementales (sédentarité, chauffage, automobile,
marketing, télévision, publicité, stress, manque de sommeil, phénomènes inhérents à la vie
moderne)
Surconsommation et malnutrition :La Malbouffe surtout du gras
Alcool et obésité
Il existe une relation entre la consommation de boissons
alcoolisées et l’obésité .Bien que ces boissons apportent des quantités de calories non
négleable la plupart des études concordent sur le fait que les consommateurs « raisonnables »
sont moins touchés par l’obésité que les abstinents
La consommation excessive de boissons alcoolisées, en particulier celles qui sont également
riches en sucres (cocktails sucrés, vins doux, bières), est-elle corrélée à l’obésité
Sédentarité

Le mode de vie sédentaire est un facteur de risque d’obésité : l’activité physique s’est réduite en
raison du développement des transports (voiture, transports en commun, ascenseurs…)
Climatisation artificielle et chauffage
La thermorégulation assistée : les nouvelles technologies ont permis la
mise en place de climatisation et de chauffage facilitant la stabilisation de la température
corporelle.
Le corps ne lutte pas contre les variations de températures ce qui n’occasionne pas
de dépenses énergétiques importantes au niveau du tissu adipeux brun, affaiblit le système de
thermorégulation et modifie le taux métabolique de base.

Perturbations du sommeil
Les dérèglements du sommeil causent plusieurs modifications neuroendocriniennes
obésogènes causant la surconsommation des aliments, mais aussi d’autres modifications plus
subtiles de la gestion métabolique de l’énergie
Une durée inférieure à 6 heures de sommeil est reconnue comme étant à risque de prise de poids.
Il est prouvé que la réduction du temps de sommeil diminue les bénéfices d’un
régime maigrissant
Les perturbations du rythme circadien entraînent également une diminution du
métabolisme

Le stress chronique est corrélé avec une mauvaise qualité du sommeil. Plusieurs études
établissent une relation entre le stress et les « fringales », des envies soudaines et parfois
incontrôlables de certains aliments, souvent gras et sucrés
In utero
Un IMC élevé de la mère avant la grossesse prédispose statistiquement à des bébés plus gros,
et dont le foie est plus riche en graisse, ainsi qu’à un risque augmenté de troubles du

Facteurs environnementaux, dits « obésogènes »

Trichlorure de butylétain, l’une des molécules suspectées d’être une cause environnementale
d’obésité . Ce composé permet de produire tout une gamme d’organostanniques utilisés pour stabiliser le chlorure de polyvinyle et comme biocides, comme fongicides et comme produits d’anti-encrassement biologique (antifoolings)

On a statistiquement constaté chez l’Humain que l’exposition à la pollution particulaire de l’air
renforce le risque d’obésité, probablement pour des raisons cardiovasculaires tout comme
elle favorise le diabète de type 2 et hypertension.
Perturbateurs endocriniens
Ce sont des produits chimiques de synthèse qui contaminent le système
endocrinien Ils sont naturels et présents dans les pesticides, les appareils électroniques, les produits d’hygiène personnelle et les cosmétiques.
Les perturbateurs endocriniens, et surtout certains polluants organiques ont la capacité à imiter ou à contrecarrer certaines hormones est démontrée ; Ils interagissent avec d’autres facteurs hormonaux qui régulent normalement le
poids tout au long de la vie marquée par des évènements tels que le développement intra-utérin,
la naissance, la puberté, les grossesses, les accouchements, la ménopause ou l’andropause, le
vieillissement… qui ont une influence notable sur le poids via la modification des taux
d’hormones sexuelles et thyroïdiennes.
Fait notable, la première prise de contraception
hormonale entraînera fréquemment la prise de quelques kilos
Des médicaments

Des facteurs iatrogènes sont connus. Des médicaments comme :
neuroleptiques, antidépresseurs ,des benzodiazépines, le lithium, des contraceptifs oraux ou injectables),
antiépileptiques et antalgiques neurotropes, anticancéreux, des antidiabétiques (en particulier les glitazones), certains antihistaminiques, les
corticoïdes, certains dérivés de l’ergot de seigle utilisés dans le traitement de fond des migraines
Facteurs héréditaires
La contribution de l’hérédité est peu à peu mieux connue. 6 ou 7 gènes seraient impliqués dans
les formes monogéniques (dues à un seul gène) de l’obésité.
Des gènes responsables ont été identifiés, qui interviennent sur la production par les adipocytes
de leptine, une hormone (protéine) agissant au niveau du système nerveux central sur le
contrôle de l’appétit et de la dépense énergétique
L’arrêt du tabac entraînerait une prise de poids de quelques kilos en lien avec l’action
métabolique de la nicotine.

Quelles sont les conséquences de l’obésité ?
Un individu souffrant d’obésité court plusieurs risques :
– Un diabète de type 2
-Apnée du sommeil
– Hypertension artérielle
-accident vasculaire cérébral
-accident cardiovasculaire
-Stéatose hépatique
-Maladies virales(grippe,COVID-19)
-Arthrose
-Tassements vertébraux
-dépendance psychologique à la nourriture : sensation de dépression, de malaise, de déprime et
de « vide » entre les repas qui s’en va lorsque l’on mange
-Chez la femme enceinte obèse, la grossesse et les accouchements sont plus à risques (HTA
gravidiques, accidents thrombo-emboliques, césariennes), et la morbi-mortalité périnatale est
augmentée
-cancers : de la vessie, du pancréas, de l’estomac. Chez la femme, les cancers du
sein, de l’endomètre, du rein, de l’œsophage ainsi certaines leucémies

-Coût économique
L’obésité a un coût économique, provenant notamment de l’accroissement des dépenses
médicales induites et d’une plus faible productivité au travail.
-Stigmatisation et discriminations
-Au travail :Une moindre rémunération, un rejet et discrimination sociale, une altération de la qualité de vie, des discriminations à l’embauche

Comment prévenir l’obésité ?

L’obésité est un problème qui se traite sur le moyen et le long terme, avec un suivi médical voire
psychologique. Le suivi médical et psychologique a pour but de surveiller à ce que l’obésité et
ses complications ne s’aggravent pas.
L’obésité peut être en grande partie évitée en équilibrant
son apport énergétique pour conserver un poids normal. À titre préventif, une alimentation
régulière, basée sur le respect des heures des repas, permet de mieux contrôler ce qui peut être consommé.
OBESITE INFANTILE

– Les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle (hypertension) et les
problèmes articulaires se retrouvent souvent chez les enfants en surpoids. Le diabète de type 2
n’est pas rare, il est souvent précédé d’une tolérance au glucose. L’augmentation du taux de
cholestérol favorise aussi les calculs biliaires et les inflammations du foie

La prévention auprès des enfants est importante. Ils sont les plus sensibles aux sollicitations
publicitaires pour les aliments, ils sont naturellement attirés par les goûts sucrés, et une bonne
partie des enfants a été habituée très tôt à un déséquilibre de l’alimentation, y compris dans le
ventre de leur mère, si elle avait une alimentation déséquilibrée. C’est d’autant plus difficile de
contrarier ces mauvaises habitudes qu’elles sont plus anciennes, cela demande plus de temps
et de patience, pour eux et pour leur entourage. En raison du mode de vie moderne, il devient
difficile pour les parents de contribuer à une bonne nutrition de leurs enfants.

Comment traiter l’obésité ?

Une alimentation riche en fruits et en légumes est à la base de la prise en charge.

Les traitements visent, en principe, la restriction calorique pour obtenir une réduction pondérale.
Parmi les moyens utilisés, il y a le régime, l’activité physique et le soutien personnalisé.
Régimes, activité physique, et mode de vie
Régimes amaigrissants
Les régimes amaigrissants sont de plusieurs sortes :
-la restriction calorique : Elle peut devenir un style de vie permanent, destiné en particulier à accroître la
longévité
-les modifications alimentaires sans restriction calorique : réduction des graisses, augmentation
des fruits, céréales et légumes.
-le régime méditerranéen bénéfice dans la prévention des
maladies cardiovasculaires (proposé chez les patients hypercholestérolémies, lorsqu’il
existe une maladie des coronaires)
– régime très basses calories : moins de 800 à moins de 600 kcal/j. I ls peuvent être sources
de carences s’ils sont prolongés

-les régimes pauvres en graisses où les lipides ne représentent plus que 1 0 à 1 5 % des apports
(régime Dukan par exemple).

-les régimes hyperprotéinés, pauvres en hydrates de carbone (régime Atkins), mais riches en
graisses et en protéines, n’imposant aucune restriction calorique, mais qui permettent
d’augmenter la satiété.

-le jeûne intermittent qui fait alterner des périodes de jeûne courtes (1 6 ou 24 heures) avec des
périodes d’alimentation normale

-Le jeûne thérapeutique
-Modification de la fréquence et de l’heure de prise du ou des repas qui influencent. Ainsi prendre le plus gros repas de la journée le matin ferait maigrir. Alors
que prendre le plus gros repas de la journée le soir tendrait à faire grossir.

Modification des pratiques alimentaires
Sans parler de restriction calorique, diverses actions au niveau des aliments ingérés sont
envisageables :
-Supprimer les boissons sucrées ,compris les jus de fruits ;
– Manger au moins cinq fruits et légumes par jour.
-Certains aliments sont reconnus pour augmenter la satiété, comme les pommes, les
légumineuses ;
-Choisir des aliments (hors fruits et légumes qui augmentent la satiété, diminuent l’appétit et/ou
augmentent le métabolisme : café, piments, cannelle, thé vert, pain de seigle, konjac, guarana ;
-Boire de l’eau avant les repas
-Diminuer le niveau de transformation des aliments ingérés : aliments entiers plutôt que des
purées ou soupes, riz complet plutôt que riz blanc, fruits plutôt que jus, etc. Ne pas peler les
fruits
-Eviter les aliments à haute densité énergétique
-Eviter les aliments contenant à la fois des matières grasses et des sucres. Ces aliments
n’existent pas dans la nature et leur consommation n’est pas bien régulée par l’organisme
-Substituer les acides gras oméga 6 par des acides gras oméga 3
-Réduire les tailles des portions servies
-Tenir un journal alimentaire
éventuellement augmenter le nombre de repas par jour en diminuant leur importance
(l’efficacité de cette pratique est mise en doute)
-Augmenter le petit-déjeuner, réduire le diner
-Restructurer les prises alimentaires en supprimant tous les snacks, jus et en-cas entre les repas,
en particulier ceux contenant des sucres et des ingrédients
-Adopter un régime alimentaire végétarien si possible pauvre en lipides et riches
en glucides complexes ;
-Adopter un régime alimentaire excluant le sucre ou le diminuant fortement ou accompagner
dans tous les cas le sucre de fibres alimentaires comme c’est le cas dans les fruits.
-Faire certains choix alimentaires, comme éviter les chips et les pommes de terre.
-Eviter les édulcorants artificiels, leur consommation étant corrélée à un gain de poids

Consommer des plantes qui couperaient l’appétit (anorexigènes) : hoodia, eucalyptus, laurier sauce, coca,
catharanthus, phyllantus niruri, orthosiphon, algues, caroube, konjac ;
des plantes « brûle graisses », qui augmenteraient la thermogénèse : fucus et algues marines,
thé vert, maté, guarana, coleus, garcinia ;
des plantes sucrantes mais qui n’apportent pas de calories : Stevia ou herbe sucrée du
Paraguay, Rubus suavissimus ou ronce sucrée de Chine ;
des plantes qui agissent en augmentant l’activité hépatique (plantes dépuratives) : pissenlit,
artichaut, romarin, chardon marie, curcuma, hercampuri (gentianella) ;
des plantes calmantes pour diminuer le stress souvent en cause dans l’obésité et permettre de
mieux supporter le régime hypocalorique : le millepertuis (Hypericum), le pavot de Californie
(Eschscholtzia), la valériane (Valeriana), le tilleul (Tilia).

Activité physique
L’activité physique, sans restriction calorique, permet à elle seule d’avoir une baisse modérée du
poids. L’association de l’activité physique à un régime est plus efficace que chacun des
éléments pris séparément. Elle n’est pas nécessairement sportive. Il est nécessaire
d’encourager l’activité physique régulière.

Quel traitement médicamenteux ?
Le bilan des thérapies médicamenteuses de l’obésité est peu reluisant : tous les médicaments
promus dans les dernières décennies ont été qualifiés de percées majeures mais ont tous déçu
en raison, principalement, de leurs effets secondaires. Ils doivent être pris pendant au moins plusieurs années.
Quelques médicaments : ORLISTA diminuerait la progression du diabète et le RIMONABANT diminuerait le tour de taille et améliorerait les taux en HDL cholestérol et en triglycérides
Néanmoins, ces critères sont appelés en épidémiologie critères intermédiaires, ce qui veut dire
que diminuer ces facteurs de risque ne prouve pas qu’on améliore l’espérance de vie des
personnes
Chirurgie et obésité
Le principe de la chirurgie de l’obésité est la diminution de l’ingestion et +/- l’absorption des aliments grâce à différentes opérations : la gastroplastie, la sleeve gastrectomie, le bypass, le mini bypass, le ballon gastrique et la dérivation bilio-pancréatique.

CONCLUSION :
L’obésité est une maladie chronique et constitue un problème de santé public qui est en nette augmentation des les pays en voie de développement et qui est source de pathologie cardio-vasculaire ; sa prévention passe par l’ éducation de la population à un bon régime alimentaire éviction de la surcosommation et à la pratique d’une activité physique régulière.
Dr AGNAMA M. François
REFERENCES :
-Wikipédia -Site internet de l’OMS

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